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La plumasserie, de l’artisanat à l’art, par Julien Vermeulen et sa Maison

3m · 100 % création · 16 Mar 23:35

Julien Vermeulen est plumassier. Ilse veut le gardien d’un patrimoine qu’il aime faire évoluer et transmettre.La MaisonVermeuleninnovedans l’art de la transformation de la plume. Sa maîtrise permetson expressionsur des projetsen haute couture, joaillerie, maiségalementen décoration.Chaussures, sacs, montres, robes ou tableaux, Julien Vermeulen travaille la plume sans limites. Pour cet artiste-artisan,la plumeestune matière étonnante qui fait vibrer lesémotions.

Rediffusion 28/03/2021

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Gilles d’Almeida et la touche d’élégance du perlage de G-Style

Kokou Gilles d’Almeida Elessessi, plus connu comme Gilles d’Almeida est un styliste togolais. En 2022, il lance sa marque G-Style et ouvre un atelier en 2023 à Lomé. Ce jeune créateur se lance dans la mode avec un objectif : la mise en valeur du perlage. Cette technique artisanale Gilles d’Almeida l’utilise pour créer ou rehausser les motifs du tissu. Perles, sequins, paillettes embellissent alors les collections de G-Style, des pièces uniques pour femmes et hommes.

La créativité, dans toutes mes confections, c'est moi, parce que je ne peux pas la mettre à l'écart. Il faut mettre de la particularité dans chaque tenue. La création, c'est m'investir totalement.

Kokou Gilles d’Almeida Elessessi, styliste togolais, jeune talent de G-Style.

« Les amis, les connaissances m'appelaient déjà G à cause de Gilles et quand je leur ai dit que je commençais ma formation en stylisme, ils se sont dit : "ajoute un "style" ou un "fashion" !" Je suis allé avec le "style". "G-Style", c'est plus cool. Et le nom est resté comme cela. Mais le G était toujours là, imposé par les amis et les connaissances. »

Né à Lomé, Kokou Gilles d’Almeida Elessessi, plus connu comme Gilles D’Almeida a fait tout son parcours scolaire dans la capitale du Togo. En 2017, à la fin de son cursus universitaire en communication des organisations. Il s’offre une année de césure, une année pour réfléchir à son avenir. Cet amoureux du vêtement, de la mode et du style, après cette réflexion, se lance dans une formation de styliste sur trois ans. À la fin de son apprentissage, un accidentavec une longue opération et plus d’un an et demi de rééducation le coupe dans son élan. Mais en 2022, il lance sa marque G-Style. Il confectionne des vêtements sur mesure à la main en sélectionnant avec soin les tissus. «Souvent, j'ai tendance à trouver des tissus de stock limité qui font la particularité de la collection. J'accentue aussi beaucoup sur les pagnes, sur les motifs et sur le perlage, ce qui permet de faire ressortir vraiment le motif qui est dans le pagne. Parfois les clientes amènent le pagne ou d'autres me font confiance et me demandent de choisir le pagne ou le tissu pour elles. Je travaille surtout avec la dentelle, peu importe la texture, de la soie, du lin et aussi une variété de satin

La difficulté n’arrête pas ce jeune talent, il crée des pièces uniques avec de la dentelle, de la soie ou du satin et pour que le rendu soit élégant et luxueux, il applique la technique du perlage. «Perles, sequins, paillettes. Il y a les pierres de différentes tailles que je colle, surtout pour les robes de mariage. Pour les tissus unis, il y a des parties vraiment spécifiques, cela dépend de la coupe de l'habit. Il faut choisir un endroit particulier où mettre le perlage pour qu'il soit visible. Mais pour les tenues à motifs et autres, forcément, j'accentue sur le motif. Parce que quand vous avez un tissu, un pagne devant vous, il s'agit de voir, d’imaginer, parfois. Je peux voir le tissu et ne pas le couper sur le coup, mais pendant la nuit, j’y pense, je réfléchis, parfois j’en rêve même et cela m’inspire. Je peux faire un dessin, faire le tracé sur le tissu. Après la mise en forme de la tenue, je fais le tracé pour le perlage, je sélectionne les différentes formes de perles et je commence le perlage petit à petit. Parfois, je peux défaire pour recommencer parce que j’ai raté un petit détail.»

Gilles d’Almeida, aujourd’hui dans son atelier, transmet déjà à ses deux apprenties sa technique du perlage, celle qu’il a apprise au cours de sa formation et qu’il a perfectionné. «Il y a la technique de perlage qui diffère. Je m'en vais dire que je n'ai pas vraiment de nom, pour ces différentes techniques là, mais peut-être je vais les nommer, cela deviendra une création. Mais chaque perlage sur chaque tissu a une technique différente, des points de couture différents. »

«Certaines peuvent être faites sur mannequin, mais pour d’autres il va falloir carrément mettre l’habit sur une table, le tenir avec la main et le faire petit à petit. Au piqué, il faut faire assez attention, surtout pour les matières très sensibles pour celles-là, je m'y mets moi-même parce que je sais le rendu que je veux. Par exemple, la soie, il ne faut pas forcément la renforcer, mais il faut choisir un fil adapté pour que cela ne s'effiloche pas tout en tenant. Pour le pagne qui est un tissu plus rigide, je peux mettre des perles qui sont un peu plus lourdes, un peu plus grosses, et accentuer le perlage à certains niveaux parce que là, je suis sûr que le pagne va tenir. »

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Aurélia Westray, la discipline de la poésie, en couleurs et en feutre de laine

Aurélia Westray adopte le feutre de laine, un textile non-tissé pour ses œuvres mais elle le modernise. Ce textile Aurélia Westray le met à l’épreuve en le mélangeant à d’autres matériaux et en y ajoutant des couleurs. Cette feutrière et créatrice d’objets textiles réalise ainsi des jeux de volumes ou de graphisme dans ses pièces uniques. Aurélia Westray trouve son inspiration en étant à l’écoute de ses sensations, lors de ses balades dans la nature.

Elle se lance des défis qui se manifestent dans les objets textiles qu’elle confectionne. Coussins, plaids ou tableaux de laine, ils subliment les intérieurs.

La création, c'est mon échappatoire. C'est une façon de me dire, de me faire plaisir, d'être aussi alignée avec moi-même. La création est partout. Nous sommes tous créatifs. Je pense que c'est en moi et que je ne pourrais pas vivre sans la création. C'est vraiment quelque chose qui m'anime chaque jour.

–Aurélia Westray, feutrière et créatrice textile de la marque Accords Feutrés.

« J'avais du mal à mettre mon nom sur mon travail parce que peut-être que je ne me sentais pas assez légitime ou pas assez experte. Avec les Accords Feutrés, puisque c'est au pluriel, il y avait cette idée de couleur, un accord de couleur. Cela me paraissait évident que je devais mettre le mot feutrer puisqu'en habillant de textile, nous allons, comme dans votre studio, rendre l'espace très doux, très confortable. C'est un peu cela aussi Accords Feutrés: se mettre dans un cocon de feutre, dans des accords de couleurs. »

Aurélia Westray, est née à Marseille, dans le sud de la France, à partir de six ans, elle vit à Évian-les-Bains, au bord du Lac Léman, à l’est de Genève en Suisse. Après un baccalauréat en arts appliqués, puis un BTS plasticien d’environnement architectural, elle enseigne les arts appliqués. Sur son temps personnel, elle peint et s’exprime à travers plusieurs médiums, mais il y a une quinzaine d’années, le besoin de créer est devenu plus intense et c’est une révélation quand elle rencontre le feutre de laine.

« Je travaille cette matière avec la main, avec le corps, avec les yeux », relate la créatrice. « J'ai eu une sorte de passion soudaine et finalement trouvé le matériau que je recherchais quand j'étais étudiante, c'est-à-dire peindre avec le textile. Alors, je me suis mise chez moi, dans ma cuisine, à faire des expériences. L'expérience était plutôt concluante. J'ai voulu me former pour développer cette activité de façon professionnelle etj'ai donc été formée au centre Lainamac, à Felletin, à Aubusson, dans la Creuse,où j'ai pu côtoyer des feutrières de renom. Feutrières, c'est un métier peu répandu parce qu'il est très peu connu. Mais là, j'ai pu vraiment faire mes armes et découvrir des techniques assez fabuleuses sur ce matériau. »

Aurélia Westray aujourd’hui installée à Lyon, travaille des laines locales. En 2019, elle lance sa marque Accords Feutrés, plaids, coussins ou tentures murales, ses objets textiles revisitent la laine feutrée.

«Moi, ce que j'essaye de donner à la laine feutrée, qui manque un peu, c'est ce côté un peu contemporain. Nous associons souvent cette matière aux beatniks, une matière qui gratte, qui n'est pas forcément noble, qui est plutôt mate. Moi, j'essaye de lui donner un côté luxueux, un côté brillant et aussi une sorte de raffinement. Parce que la laine a quelque chose de brut, elle peut être très grossière et je vais rehausser par mes tableaux de graphismes, de fibres de soie, de textile, de soieries lyonnaise, pour lui donner à la fois cet aspect luxueux, unique et aussi un aspect plus graphique, plus contemporain, en travaillant la ligne. »

« Il n'y a pas spécialement d'outils, à part avoir une table qui soit assez grande, des outils qui vont permettre d'enrouler le feutre, donc les superpositions de couches de laine dans une natte. J'ai besoin de très peu de choses, de l'eau de savon. Après, cela va être les techniques plus spécifiques que j'ai acquises justement dans ces formations où nous allons plutôt faire de la dentelle. Travailler en unies couches, cela veut dire qu'il faut un doigté, une façon de poser la laine bien particulière. Il n'y a pas d'outil particulier, c'est plus un process de création qu'il faut mettre en place et qui va donner des formes en volume, en creux, en réserve. »

Aurélia Westray a développé un univers autour du feutre artisanal en faisant intervenir la couleur.

«Mes mèches de laine sont sur ma table de travail. C'est comme une palette. J'ai des rouges, des jaunes, des bruns. Je vais les positionner sur mon plan de travail. Au départ, j'ai une laine française, je travaille avec des éleveurs locaux ou des éleveurs qui sont autour de la région lyonnaise. Je vais d'abord déposer une couche de blanc comme une feuille de papier blanc, je vais mettre ma laine blanche et ensuite, je vais appliquer de la couleur en dégradé, en motifs, à la manière d'un peintre qui mettrait des touches de couleur sur son support, sur sa toile. »

Pour concevoir ses pièces textiles, Aurélia Westray, pose d’abord les fibres de laine, organise les dégradés de couleurs, et passe ensuite au feutrage. Une technique à la fois maitrisée et incertaine sans correctifs possible.

«Quand je vais superposer ces fibres, même si j'ai connaissance de ce que cela va donner, même si je sais que certains textiles réagissent d'une certaine manière, il y a quand même toujours un peu de tension de se dire “est-ce que j'ai travaillé à la bonne échelle ? Est-ce que les couleurs contrastent bien entre elles ? Est-ce que j'ai bien obtenu le graphisme que je souhaitais ?“ Il y a une part de maîtrise et une part d'aléatoire. Et souvent, je ne peux pas revenir dessus. Il faut aussi accepter l'imperfection ou parfois accepter que ce ne soit pas exactement ce que j'avais imaginé. »

Peindre avec le feutre de laine Aurélia Westray, le fait en suivant son instinct, en faisant émerger l’idée et surtout en acceptant cette latence créative.

«Je vais me replonger dans des odeurs, des couleurs, des sensations physiques et je vais me mettre en gestation dans mon esprit, ces sensations. Ensuite, je vais coucher sur le papier quelques esquisses qui vont me permettre un peu de définir les couleurs, l'atmosphère colorée que je souhaite obtenir », expliqueAurélia Westray.« Il y a une sorte de maturation, où je vais la nuit, le soir, le matin, réfléchir comment je vais mettre en œuvre si je mets du volume. Et puis, je ne sais pas, un jour, il y a une sorte d'élan où c'est le jour où tout est en place dans ma tête sur les croquis et je vais me lancer sur une œuvre. C'est assez rapide quand même. C'est une sorte de jet. Je sens cette énergie, cette spontanéité, cela a été un jet comme cela qui était pensé. Pour les commandes, c'est un peu différent. Les commandes, souvent les clients, puisque c'est très personnalisé, m'envoie des photos. Là, je suis en train de travailler justement sur une thématique de l'île de la Réunion. Les personnes m'ont envoyé des photos de leur intérieur, de l'image sur laquelle ils aimeraient que je travaille et je vais proposer une sorte de stylisation ou une impression de ce que ce paysage m'inspire. »

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ÊKÔ, le plissage, un artisanat d’art sans limite pour Sarah Saint-Pol

ÊKÔ, dont Sarah Saint-Pol est la fondatrice, est à la fois une Maison d'Art Porté,une marque de vêtements et accessoires inspirés de l'origami et réalisés grâce à un savoir-faire d'exception : le plissage artisanal. Mais c’est aussi un bureau d’études à destination des professionnels du secteur de la mode, du design ou de la scénographie. Sarah Saint-Pol déploie la technique du plissage sans limite de matières.

Un créateur ou artisan, en général, crée tout le temps. Chaque moment de la vie, même de la vie privée, va nous donner une idée pour un autre projet. Et c’est toujours quelque part dans notre tête.

– Sarah Saint-Pol, designer et fondatrice d’ÊKÔ

« Comme je travaille beaucoup sur les savoir-faire français, je me suis dit: "Il faut un nom à la fois français qui évoque un peu le Japon aussi", parce que l’origami, c’est à la source un nom qui retrace un peu mon parcours en tant que musicienne. Et finalement, l’écho, l’écho sonore, cela fait penser aussi au travail de l’origami. Il y a une sorte d’écho, de répétition du geste. Je me dis:"Je veux quelque chose autour de l’écho, Eko avec un K, c’est le nom japonais."»

Sarah Saint-Pol est née dans le sud de la France. Elle a fait des études de musique classique à Aix-en-Provence puis en Belgique et aux Pays-Bas. Elle commence une carrière de flûtiste dans différents orchestres philharmoniques. Au cours de sa carrière, elle développe un problème à la mâchoire et elle est contrainte d’arrêter la musique. Elle se reconvertit grâce à une formation en management culturel, mais il lui manque une dimension manuelle ainsi que créative.

À ses heures perdues, elle réalise des origamis sur tissus, c’est comme cela qu’elle découvre le plissage. En 2018, elle commence par faire une collection de vêtements, et depuis, elle développe son activité autour du design. Quand elle commence une collection ou un objet, elle débute toujours par un prototype en papier. «J’aime beaucoup travailler le papier comme de l’origami. C’est la base du travail du plissé. Je fais plein de maquettes en papier. Si ce sont des vêtements, je vais les mouler autour de mon mannequin pour voir comment cela tombe. Et c’est à partir de ces maquettes que je vais construire les métiers à plisser afin de construire le vêtement autour de ce plissé-là sur le vêtement ou l’œuvre murale. »

Métiers à plisser

Afin de réaliser ses pièces,Sarah Saint-Pol utilise des métiers à plisser. «Je fabrique un métier à tisser. C’est comme un moule en papier qui ressemble à de l’origami. Je fais deux épaisseurs, ensuite je l’étuve pour qu’il prenne la forme et après je le remets totalement à plat pour pouvoir mettre le tissu à l’intérieur bien à plat, sans avoir de faux plis. Je le resserre et le mets dans une étuve. Si la fibre du tissu est synthétique, cela va légèrement fondre. Si c’est une matière naturelle, cela va casser la fibre et prendre la forme du moule. Au moment où le moule est sec, après tubage, la matière est normalement indéplissable.»

« Pour du synthétique, cela va rester marqué sur la matière. Pour le cuir aussi parce que c’est très rigide. Après, quand je travaille sur du lin ou du coton, pour des objets qui ne peuvent pas être touchés ou pas lavés, comme des luminaires, on peut faire des luminaires en lin parce que cela ne va par être lavé. Si c’est lavé, la forme se perd. C’est le cas des vêtements en coton ou en soie. C’est éphémère, en fait. Les métiers à plisser sont à chaque fois faits sur mesure. Je peux avoir de très grands métiers à tisser. En ce moment, je travaille avec une créatrice de luminaires et je lui prépare un métier à tisser qui fait 7mètres de long sur 1,50 de large. J’en ai parfois des petits. Pour faire un sac, j’ai besoin d’un tout petit métier à plisser.»

Se former toute seule

Le métier de plisseur n’existe presque plus, Sarah Saint-Pol a dû développer sa propre technique. «Il n’y a pas de formation et il n’y a pas de transmission. Moi-même, je n’ai pas pu me former parce que quand je me suis présentée aux ateliers de plissage, j’ai été un petit peu naïve et je leur ai dit:"Moi, je vais me former parce que je veux créer une marque de vêtements plissés." Et cela leur a fait peur et ils m’ont tous dit : "Non, nous formons des apprentis pour travailler chez nous, mais nous ne formons pas en dehors."J’ai dû me former toute seule, ce n’est pas forcément évident d’apprendre une technique toute seule. Il y a beaucoup de vidéos qui circulent en ligne. Petit à petit, à force de regarder, je finis par comprendre leur technique et après, j’ai développé la mienne. Ce qui est intéressant, c’est que j’ai développé ma propre technique. »

« C’est une technique qui existe depuis tellement longtemps, mais c’est protégé par le secret de fabrication, donc nous n’avons pas non plus trop le droit de tout dévoiler. Moi, j’ai vraiment à cœur de former de nouvelles générations de plisseurs, parce que pour l’instant, il n’y a pas de concurrence du tout et du coup, le savoir-faire n’évolue pas parce que quand il n'y a pas de concurrence... S’il y a de nouveaux plisseurs sur le marché du travail, cela va faire monter le niveau et de toute façon, il y a de la demande. Moi, je vois bien que depuis que j’ai ouvert mon bureau d’études, j’ai énormément de demandes, donc nous pourrions être dix de plus, 50 de plus, il y aurait toujours du travail pour nous. »

Jouer avec de nouvelles matières

Sarah Saint-Pol aime s’aventurer en dehors du tissu et appliquer les techniques du plissage sur de nouvelles matières comme le cuir ou encore la céramique et le bois. «Depuis que j’ai ouvert le bureau d’études, beaucoup de créateurs, de maroquinier par exemple, m’ont dit:"Oh la la! J'adorerais avoir du plissé de cuir, mais ce n’est pas possible." Beaucoup de plisseurs m’ont dit:"Nous ne pouvons pas plisser le cuir, c’est impossible." Je me suis dit "mais pourquoi?"J’ai testé, c'est possible. J’ai eu pas mal d’échecs avant de comprendre comment faire. Le cuir de vachette fonctionne très bien, le cuir de mouton aussi, mais il reste un peu trop mou. Il faut trouver la bonne matière, le bon traitement. En ce moment, j’attends du bois très, très fin que je vais essayer de plisser.»

« J’ai beaucoup de fabricants qui m’envoient leur matière. J’investigue régulièrement, je teste de la céramique ou du feutre. Il y a une grande partie de mon travail, c’est de la recherche sur de nouvelles matières que je me fais envoyer. Ou je vais voir des fabricants. Il faut juste trouver la technique pour chaque matière, nous pouvons tout plisser. Souvent à Noël, je fais des sablés plissés ou des chocolats plissés. Nous pouvons faire ce que nous voulons, il suffit juste de pouvoir faire une feuille fine et de la mettre dans un métier à plisser pour que cela fonctionne. En trouvant la bonne température, tout fonctionne. Je pense que pour chaque matériau, il y a une façon de faire. »

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Mounir Moda, une mode au masculin flamboyante et made in Sénégal

Mounir Moda, styliste sénégalais, créateur de la marque éponyme, est aussi le promoteur du festival de mode 2MDesign show à Dakar et du Salon international de la mode, le SIM. Mounir Moda a à cœur d’utiliser dans ses collections de vêtements pour homme le pagne tissé pour mettre en avant les savoir-faire de son pays et le Made in Sénégal. Il fait co-exister son héritage textile et le temps présent.

Une manière de donner à voir une mode durable et responsable. Mounir Moda a fait du tissu et de sa créativité une signature. Son événement qui a lieu du 4 au 12 mai à Dakar est là pour mettre en lumière le potentiel créatif et économique de la mode sénégalaise, africaine, mais aussi internationale. Nous l’avons rencontré lors d’une autre Fashion Week, celle de Lomé, où son défilé a été très remarqué.

Avant, je regardais les défilés des grands créateurs comme Jean-Paul Gaultier. Il y avait Adama Paris au Sénégal, Collé Sow Ardo, je me suis dit "Pourquoi je ne ferais pas comme eux?". C'est cela qui m'a poussé à aimer la mode et à promouvoir le Made in Sénégal.

Mounir Moda, styliste et promoteur du festival de mode 2M Design à Dakar et du Salon international de mode :«Mounir, c'est la lumière, en arabe, on dit Mounir, c'est la lumière brillante. Moda, cela veut dire la mode en italien.»

Mounir Moda sait très tôt ce qu’il aime: la mode. Sans perdre de temps, il quitte l’école en seconde pour se concentrer sur sa passion avec une formation chez un tailleur pour devenir styliste. Ancré dans son temps, Mounir Moda se fait connaitre grâce aux réseaux sociaux et il lance sa marque éponyme en 2015 bien avant d’ouvrir une boutique ou un atelier à Dakar.

«Nous sommes dans le monde digital, surtout au Sénégal. Nous sommes tout le temps sur Instagram, Facebook, TikTok, sur les réseaux sociaux. Il y a des stylistes qui ont du talent, mais leur problème, c'est qu'ils ne sont pas conseillés. Avant d'ouvrir une boutique, j’avais une page Facebook. Avant Instagram, j'avais une page Facebook. Je ne faisais que la chemise mélangée avec des pagnes tissés. J'ai commencé à avoir beaucoup de clients. Ma mère m'a conseillé d’ouvrir une boutique. C'était en 2018, mais la boutique n’est pas assez grande. J'ai ouvert une deuxième boutique, en 2020. En 2021, j'ai ouvert un grand showroom de 250 m2, il y a un appartement où il y a plus de quinze tailleurs et deux assistantes en même temps.»

Mounir Moda travaille le pagne tissé d’une manière facilement reconnaissable aussi bien dans le prêt-à-porter que dans le sur-mesure pour homme.«Je dessine. Je fais le design. Le pagne tissé, c'est mon identité. Je prends le pagne avec toutes les matières du textile, parfois du lin, parfois du super 100 (finesse de la laine). Par exemple, si je fais une collection, d'abord, je commence par réaliser trois pièces, si je fais les trois pièces, je vais appeler un mannequin pour faire l'essayage. Est-ce que cela va? Si cela va, je vais faire encore beaucoup de pièces. Pour le shooting, le pagne tissé est un tissu qui a beaucoup de valeur, donc du coup, il ne faut pas être trop chargé. Il faut le manier seulement avec discrétion.»

Ce styliste sénégalais est également le promoteur de 2MDesign Show, dont la prochaine édition, se déroule du 4 au 12 mai à Dakar. Il est aussi le promoteur du SIM, le Salon international de la mode, un concept lancé autour de 2MDesign show en 2019 et devenu aujourd’hui un évènement à part entière.«Lors de cette quatrième édition, nous avons sélectionné 35 designers. Une sélection avec deux défilés différents. Je ne peux dire qu'il n'y a pas de jeunes créateurs. Il y a des créateurs anciens et de nouveaux créateurs et cela leur donne l'opportunité d’avoir une visibilité optimale. Nous sélectionnons aussi pour le grand défilé. Mais le grand défilé, c'est la crème de la crème.»

«Sur notre événement, le 2MDesign show, la première édition, il n'y avait pas d'exposition, lors de la deuxième édition, il y avait une exposition, mais seulement pour les stylistes qui participaient à l'événement. Lors de la troisième édition comme nous avons eu beaucoup de demandes, l'exposition est devenue le salon de la mode afin de valoriser les talents. Le salon international de la mode, nous pouvons le faire à Dakar ou en France, pourquoi pas au Togo, partout. Parce que le salon international de la mode maintenant est indépendant de l'événement. Ce n’est pas la même chose, ce n'est pas le même concept.»

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ERY MERA, la mode de Rekiatou Daboya sublime en toute discrétion

Rekiatou Daboya est guidée par la simplicité afin de créer une mode chic et élégante. La styliste Togolo-française navigue entre la France et le Togo, mais son atelier est installé à Lomé. Elle y conçoit ses tenues de prêt-à-porter en petites séries et du sur-mesure pour femmes, hommes et enfants. Elle aime de plus en plus travailler selon latechnique du flou,afin de réaliser desvêtements souples et déstructurés, un peu comme des sculptures textiles.

Styliste et créatrice de la marque ERY MERA, elle a participé à la Fashion Week de Lomé. Lors de sa 11ème édition, le Festival International de la Mode, le FIMO 228, organisée par Jacques Logoh, a mis en avant sa collection audacieuse. Selon Rekiatou Daboya, chaque pièce doit avoir une histoire, une personnalité, une âme. Bref: être une pièce unique.

J'aime beaucoup voyager. Quand je trouve que l'inspiration est arrivée à saturation ou que je n'en ai plus, je m'évade quelques jours et je reviens comme quelqu'un de neuf.

Rekiatou Daboya, Styliste et créatrice de la marque ERY MERA

ERY MERA, c'est un mélange de mes initiales, celles de mon mari et de mes enfants.

Rekiatou Daboya est née à Lomé d’un père togolais et d’une mère Togolo-française. Après son baccalauréat, elle continue ses études universitaires à Paris en administration économique et sociale mais sa vraie passion, c’est la mode.

« Au début, c'était comme un jeu, ce n’était pas pour en faire mon métier. Je voulais me faire des tenues. Les gens me demandaient "Qui t'a fait ta tenue?" et "d'ouvrir un atelier". Je disais " Non, je n’ai pas les capacités pour, je n'ai pas, j'ai pas le niveau pour ". Et puis, de fil en aiguille, j'ai été obligée de me dire que je pouvais le faire. J'ai pris une année pour vraiment me spécialiser parce que j'avais déjà un certain parcours. Je savais faire beaucoup de choses, donc j’ai eu une validation des acquis et le niveau pour prétendre à la formation. Après ma formation, j'ai passé des examens, j'ai eu mon diplôme et j'étais l'une des meilleures de ma promotion. C'est très gratifiant parce que la couture ou le stylisme ce n'est pas facile. Mais hors de question que je quitte ce domaine. Il faut être tenace et avoir une certaine ouverture d'esprit pour pouvoir évoluer dedans. »

Après l’obtention de son diplôme à Paris, elle lance sa marque ERY MERA, en 2018, à Loméet tout s’enchaine très vite: défilés, collections, commandes. Dessiner, appréhender les étapes pour réaliser ses idées en passant par le dessin, le patron, la couture et le tissu. Pourtant Rekiatou Daboya aime de plus en plus concevoir ses tenues selon latechnique du flouafin de réaliser desvêtements souples et déstructurés.

« Je n’aime pas faire comme tout le monde, suivre le mouvement. Je n’ai pas de limitation. Par exemple, dans le choix de tissus, je peux utiliser n'importe quelle matière pour faire mes vêtements, cela dépend de ce que j'ai envie de faire. Pour le FIMO, je suis partie des couleurs, je n’ai pas fait de dessin, j'ai tout fait sur le mannequin directement. Parfois, je travaille comme cela, parfois, je fais des dessins, mais en général, je constate que je ne suis pas mes dessins.»

« Pendant la réalisation, j'ai tendance à modifier quelque chose, donc, je préfère faire sur le mannequin, voir directement ce que cela donne visuellement, sur le mannequin, c'est du moulage et je n’ai jamais fait de moulage en formation, seulement lors d’un stage. J'arrive à jongler entre les deux, selon ce que j'ai envie de faire et je ne coupe pas le tissu directement. Je travaille avec la toile et j'essaie d'avoir un visuel de l'idée que j'ai sur le mannequin. Et si cela me plait, oui, je teste avec le tissu.»

Afin de réaliser ses vêtements, Rekiatou Daboya n’a pas de limite dans le choix du tissu pour créer de nouveaux styles et designs, tout en restant intemporel.

« Je n’ai pas de préférence parce que parfois les clients qui me demandent "quel genre de tissu je peux ramener?", je réponds: "Tout". Ma vision est tout autre. Même si je suis quelqu'un d'assez timide. Je suis tombé dans un métier qui n'a pas besoin de timides, donc je m'y adapte. À travers mes créations, j'essaie que cela soit élégant. Les choses les plus belles, pour moi, sont simples.»

Rekiatou Daboya complète sa vision de la mode avec un nouveau projet cosmétique en commençant par une gamme de soins capillaires.

«Je m'inspire beaucoup de grands couturiers comme Christian Dior par exemple, qui ne propose pas que des vêtements, qui propose des sacs, des accessoires et autres. Le style ne s’arrête pas juste aux vêtements, c'est un tout. Quand j'ai lancé ce produit cosmétique, j'ai vu l'engouement des gens. La femme a besoin de prendre soin de ses cheveux. Au début, j'ai commencé juste avec les crèmes qui faisaient pousser les cheveux et après, j'ai développé une gamme complète: un après-shampoing, shampoing, masque, crème pour faire pousser les cheveux et une autre pour donner du volume aux cheveux. Ce sont des recettes de grand-mère que j'ai modernisées avec quelques ingrédients supplémentaires que j'ai testés. C'est comme la couture, j'avais commencé comme un jeu et puis c'est devenu mon métier.»

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