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Aujourd'hui l'économie

by RFI

Pour mieux comprendre notre environnement, Aujourd'hui l'économie vous propose un rendez-vous quotidien pour décrypter un fait marquant de l'actualité économique. Un focus quotidien complété par une sélection d'informations économiques. Le vendredi, diffusion d’«Aujourd’hui l’économie, le Portrait», celui d’un acteur ou actrice de cette actualité, d’une entreprise grande ou petite...

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Episodes

Le rachat par Canal+ du géant sud-africain de la télévision MultiChoice se poursuit

2m · Published 05 Jun 08:23

Le groupe audiovisuel français Canal+ a fait un pas supplémentaire ce mardi vers le rachat du géant sud-africain de la télévision MultiChoice.L’offre de Canal a en effet été jugée « raisonnable » par un collège d’experts désigné par MultiChoice.Le rachat pourrait toutefois prendre encore plusieurs mois, le temps d’obtenir les autorisations réglementaires.

Ce projet de rachat est dans les tuyaux depuis des mois, c’est un projet chiffré à 1 milliards 500 millions d’euros. Le Français Canal+ veut grossir. Il est déjà présent à l’international, au Vietnam, en Pologne, ou encore en Autriche. Mais Canal+ veut aussi élargir sa présence en Afrique.

Le groupe de télé payante sud-africain MultiChoice est présent dans 16 pays africains : Zimbabwe, Mozambique, Ghana, ou encore Nigéria, l’Afrique anglophone et lusophone, donc. Et comme Canal+ de son côté est présent principalement en Afrique francophone, les deux acteurs sont vus comme complémentaires.

L'ambition de Canal+ : construire un mastodonte mondial du divertissement ?

Jusqu’à maintenant, MultiChoice était le principal concurrent de Canal+ en Afrique. Mais le groupe français estime que pour rivaliser avec les énormes plateformes américaines comme Netflix, Amazon Prime, ou encore Disney+, il faut investir et s’allier. Jacques du Puy, directeur de Canal+ International, le confiait à RFI en février 2024 : «Les deux groupes ensemble, ça fait 50 millions d’abonnés, ce qui est déjà plus respectable par rapport à des groupes comme Netflix, qui a 260 millions d’abonnés.»

Environ 26 millions d’abonnés Canal, 23 millions d’abonnés MultiChoice, cette fusion, si elle aboutit, permettrait au groupe de quasiment doubler de taille.Àtel point que Canal+ parle d’une étape qui serait « historique ». Sachant que si tout se passe comme prévu, le nouvel ensemble pourrait être doublement coté en Bourse : en Europe, et à Johannesburg.

Un projet aussi pour soutenir de nouvelles créations africaines

Le groupe français estime que le continent africain «offre de grandes perspectives, avec des histoires riches et variées, des talents nombreux». Canal assure que cette nouvelle entité permettrait d'investir davantage dans la production locale. Le groupe cite en exemple la série « Spinners » produite à la fois par Canal+ et MultiChoice : un thriller de 8 épisodes qui prend place dans les townships du Cap.

Élections européennes: pourquoi la voiture électrique est devenue un enjeu de la campagne?

3m · Published 04 Jun 06:42

Les élections européennes auront lieu dimanche 9 juin prochain. La voiture électrique s'est invitée dans les débats. En 2035, les véhicules neufs à moteur thermique ne pourront plus être vendus dans l'UE. Mais plusieurs listes en lice notamment de droite et d'extrême droite veulent abroger cette décision. Cette question est même devenue pour elles un argument de campagne. Ces positions inquiètent l'industrie automobile européenne.

D'après les ventes d'avril, chiffres publiés par l'Association des constructeurs européens d'automobiles, les voitures électriques sont en troisième position, avec 12% des parts du marché, derrière les moteurs à essence, 36 %, et les véhicules hybrides, en forte progression à 29%. Si les clients restent encore frileux, les industriels ont clairement mis le cap sur la transition. Ils ont beaucoup investi dans cette course à la décarbonation et demandent aux politiques de ne pas changer les règles. Un revirement européen ruinerait leurs efforts, disent-ils.

Les marques chinoises ont une longueur d'avance

D'autant que les fabricants chinois ont une longueur d'avance, y compris au niveau des prix, qui sont très bas côté chinois. Même fabriquée en Europe, une auto électrique chinoise est 25% moins chère que sa concurrente européenne. Face à l'offensive des marques chinoises, l'UE s'apprête à taxer ces importations. Accusant Pékin de doper illégalement ses constructeurs sur le marché européen grâce à des prix maintenus artificiellement bas, Bruxelles a ouvert une enquête anti-subventions. Celle-ci devrait aboutir d'ici juillet prochain à l'augmentation des droits de douane à 30%, contre 10% actuellement. La Chine, elle, dénonce une démarche protectionniste. Toutefois, même avec ces restrictions, les marques chinoises devraient rester compétitives. Et ce notamment en raison de temps de fabrication : BYD, l'une des marques électriques chinoises les plus vendues en Europe, se targue de produire sa voiture en cinq heures seulement, alors qu'il faut dix heures à Renault pour produire sa toute nouvelle R5 dont la fabrication débute dans le nord de la France.

Quel avenir pour les marques européennes?

Les acteurs de la filière européenne, loin de vouloir faire machine arrière, réclament même«pacte européen de l'automobile». Il comprendrait un soutien commun aux grands projets industriels, à l'innovation, notamment en ce qui concerne les composants de batteries et le traitement des matériaux critiques. Mais aussi une politique de primes à l'achat, mieux coordonnées au niveau européen. Et pourquoi pas des aides écologiques conditionnées sur le lieu de production. Actuellement, 8% des voitures électriques vendues en Europe sont chinoises et cela devrait passer à 15% en 2025. Quand les partis de droite et d'extrême droite estiment que l'interdiction des ventes de véhicules thermiques en 2035 est un cadeau fait aux industriels chinois et qu'il nuit au pouvoir d'achat des Européens, les constructeurs européens assurent, au contraire, que stopper le processus ne ferait que les pénaliser davantage dans la compétition mondiale à laquelle ils sont soumis.

Élections européennes: l'immigration est-elle néfaste pour les économies de la zone UE?

2m · Published 03 Jun 12:05

Les élections européennes auront lieu ce week-end. Les citoyens de l'Union élisent leurs députés européens. Dans de nombreux pays, l'immigration a été un thème de campagne important, un sujet de prédilection pour les partis populistes, qui pointent souvent du doigt les étrangers pour expliquer les difficultés économiques. Est-ce que l'immigration pénalise l'économie européenne ?

Ces trente dernières années, l'immigration en Europe a eu des effets positifs ou neutres sur l'économie de l'Union. L'arrivée de migrants n'a pas affecté le chômage ou encore les salaires, en moyenne. Les travailleurs étrangers n'ont pas non plus eu d'effets néfastes sur les finances publiques des pays d'accueil. Au contraire, ils et elles ont contribué en payant des impôts, des cotisations sociales, etc. L'immigration a enfin plutôt augmenté le niveau de vie moyen dans les pays d'accueil. On retrouve ces conclusions dans plusieurs études concordantes.

Il y a des disparités et des nuances selon les périodes et les pays. Certaines recherches, par exemple, ont conclu que l'immigration avait tiré à la baisse les salaires des travailleurs nationaux peu diplômés. Mais au global et sur le moyen et le long terme, les études menées concluent qu'au pire l'effet est neutre sur l'économie. Et il y a une autre question qui est moins souvent posée, dans le cadre des campagnes électorales en tout cas, c'est de savoir si l'économie européenne peut se passer des travailleurs étrangers.

Un besoin de main-d'œuvre

Un Européen sur cinq a plus de 65 ans, et ce chiffre augmente d'année en année. Il y a moins de naissances et au rythme actuel, la population italienne pourrait diminuer de moitié d'ici à la fin du siècle, estime la Banque mondiale. Il faut de la main-d'œuvre pour cotiser, mais aussi pour s'occuper des personnes âgées ou encore des malades. D'ici 2030 plus de deux millions de postes d'infirmiers ou d'infirmières pourraient ne pas être pourvus dans l'Union européenne.Pour compenser le vieillissement de la population, il faudrait au moins 700 000 travailleurs étrangers chaque année, d'après l'assureur Allianz. L'immigration actuelle ne permet pas de combler les besoins économiques.

À tel point que l'Italie, qui est dirigée par un gouvernement d'extrême droite anti-migrants, se tourne paradoxalement vers l'immigration choisie. Le gouvernement de Giorgia Meloni a annoncé l'an dernier qu'il accorderait plus de 400 000 permis de travail pour des non-européens d'ici à 2025. La Hongrie du nationaliste Viktor Orban a pris aussi un virage similaire l'an dernier. D'autres pays européens, de tendances politiques différentes, comme l'Allemagne, ont également pris des mesures pour faciliter l'immigration de travail.

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La France à nouveau sous la menace d’une dégradation de sa note souveraine

3m · Published 31 May 07:37

Un mois après Moody’s et Fitch c’est au tour de Standard & Poor's de rendre son verdict sur les finances publiques de la France. L’agence pourrait être moins clémente que ses deux concurrentes américaines.

Fin avril, les deux agences ont conservé son double A à la France. Une très bonne note, identique à celle attribuée en décembre 2023 par Standard & Poor's. Mais elle l’a assortie d’une perspective négative qu’elle a promis d’appliquer si les conditions qu'elle a précisées noir sur blanc ne sont pas réunies. L’agence attend notamment une réduction du déficit débouchant sur la baisse du ratio dette-PIB. Or le déficit public français se creuse. Contrairement à l'engagement pris par Bercy, il a largement dépassé les 5% l’an dernier. L’objectif du ministre des Finances est de repasser sous la barre des 3% en 2027. Un objectif jugé peu crédible par le FMI. L’agence américaine a donc au moins une bonne raison d’abaisser la note de la France. Quant à la dette, son poids par rapport au PIB a légèrement reculé, le radio est aujourd’hui de 110%.

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Vers un engrenage mortifère

La décision de Standar & Poors est redoutée d’abord parce que l’agence est la plus écoutée par les marchés, et donc la plus menaçante pour les emprunteurs. Une dégradation de la note peut déclencher un engrenage mortifère pour les finances publiques: la fuite des investisseurs et donc la hausse des taux d'intérêt. Par conséquent, la charge de la dette s'alourdit. En 2023, la France a dépensé 50 milliards d'euros pour le service de sa dette, selon Fipeco. Ce poste va gonfler dans les prochaines années. En 2027, il dépassera 70 milliards selon les prévisions de Bercy. À titre de comparaison, le budget de la défense est cette année inférieur au service de la dette.

Les atouts de la France

Quand le service de la dette augmente, c’est donc de l’argent en moins pour des missions essentielles de l'État. Et des coupes sombres en perspective dans les dépenses pour réduire l'endettement excessif. Un scénario assez effrayant, mais jugé peu probable. Cela fait 50 ans que la France creuse sa dette et vit au-dessus de ses moyens en restant épargnée par une crise de la dette. Aujourd'hui, elle est encore mieux notée que le Portugal, le pays devenu le plus vertueux de la zone euro. Ce qui fait la différence, c’est d’abord la solidité et la diversité de son économie, soulignée par les trois agences. Ensuite, les réformes structurelles entreprises par le président Macron, comme celle de l'indemnisation du chômage qui est en cours. Des réformes saluées par les agences. On verra ce soir si ces atouts sont jugés suffisants pour retenir la main de Standard & Poor's. En cas de dégradation, l'envolée des taux n'est pas non plus une fatalité. Car la France dispose d'un solide matelas d'épargne qui rassure les investisseurs. La dette de l'État dépasse maintenant les 3 000 milliards d’euros, mais les actifs des ménages sont au moins six fois supérieurs. Pas vraiment la situation d’un pays en déroute.

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Mexique: pourquoi AMLO est un président adulé malgré un bilan économique en demi-teinte

3m · Published 30 May 08:42

Au Mexique, l’élection présidentielle prévue dimanche 2 juin devrait donner la victoire à Claudia Sheinbaum, la candidate adoubée par le président en exercice. Andres Manuel Lopez Obrador, surnommé AMLO, a un bilan mitigé sur le plan économique, il bénéficie pourtant d’une popularité record, nourrie par ses succès dans la lutte contre la pauvreté.

Quelque 57 % des Mexicains estiment que l’économie va mieux, 73 % que le niveau de vie a augmenté. Cette photo de l’opinion publique prise par l'institut Gallup peut faire pâlir d’envie bien des chefs d’État. Elle reflète les progrès réels enregistrés depuis l'arrivée au pouvoir de Andres Manuel Lopez Obrador, dit AMLO. Sous l’impulsion de ce président de gauche, élu sur un programme de rupture, le salaire minimum a quasiment doublé en six ans. Les transferts sociaux, notamment en faveur des retraités, ont fortement augmenté. Cinq millions de Mexicains sont ainsi sortis de la pauvreté. Pour tenir cette promesse sans laisser dériver les dépenses publiques, le président mexicain a en revanche sacrifié l’éducation et à la santé. Leur poids relatif dans le budget a baissé, il est maintenant inférieur au niveau considéré par le FMI comme minimum pour assurer le développement.

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Une croissance décevante

L’autre bémol pointé par le FMI: la faiblesse de la croissance. Elle est de 1 % en moyenne depuis six ans. C'est anémique pour la quatorzième économie mondiale. C’est nettement moins bon que sous les présidents précédents. Et médiocre comparé aux autres pays d’Amérique latine. Sur la même période, le Mexique fait à peine mieux que l’Argentine et l’Équateur, les lanternes rouges de la région. Le Mexique a pourtant un sérieux atout: son grand voisin américain, dont il est devenu l’an dernier le premier partenaire commercial.

Le Mexique, premier partenaire commercial des États-Unis

Le Mexique est le grand gagnant de la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis. Grâce aux relocalisations de l’industrie. Cette aubaine n’a pas pour autant galvanisé la croissance. Les investisseurs étrangers sont rebutés par la piètre qualité des services. La distribution de l'eau et de l'électricité laisse à désirer, les routes sont dans un état piteux. Seules les sociétés déjà présentes ont agrandi leurs usines, mais pour le moment, il n’y a pas de ruée de nouveaux venus. Si le président du Mexique a réussi à limiter les inégalités, il n’a pas vraiment lancé les grands chantiers nécessaires pour accélérer le développement et résorber le fossé entre le nord, très prospère, tourné vers les États-Unis, et le sud du pays, encore déshérité. La raffinerie et le train des mayas destinés à doper le tourisme, deux infrastructures construites dans l’État du Tabasco, n’ont pas encore produit les effets escomptés.

Une transition énergétique en panne

Le Mexique accuse aussi un gros retard dans la transition énergétique. Seulement 10% du courant provient des énergies renouvelables. Le président a favorisé les services publics basés sur le pétrole, dont le pays était un exportateur net jusqu’en 2019. Mais la Pemex, la société nationale des hydrocarbures, est à bout de souffle. C’est aujourd’hui la société pétrolière la plus endettée au monde. L’État, qui l’a longtemps considéré comme sa vache à lait, la soutient aujourd’hui bout de bras, à contre-courant de ses objectifs officiels de décarbonation.

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Les territoires palestiniens menacés d’asphyxie par le ministre israélien des Finances

2m · Published 29 May 09:05

L’économie des territoires palestiniens, déjà brisée par la guerre, est désormais menacée d’une quasi-asphyxie financière. Le ministre israélien des Finances, un ultranationaliste, dit vouloir bloquer les transferts d’argent entre l'État hébreu et l'administration palestinienne.

Une menace brandie lorsque l’Espagne, l’Irlande et la Norvège ont annoncé leur intention de reconnaître l’État palestinien. Une intention qui s'est matérialisée mardi. Le ministre des Finances Bezalel Smotrich est membre d’un parti d’extrême droite devenu indispensable au maintien au pouvoir de Benyamin Netanyahu. Ce qui donne une grande marge d'action à ce dur du gouvernement, partisan de l’annexion de la Cisjordanie et de la destruction de Gaza. Depuis l’attaque du 7 octobre, il multiplie les gestes punitifs à l’égard de l’Autorité palestinienne qu’il accuse de financer le Hamas. Il dispose pour cela de puissants leviers.

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Les recettes fiscales des Palestiniens contrôlées par Israël

Depuis les accords de Paris signés en 1994 par l'OLP, son ministère prélève les taxes sur les importations palestiniennes transitant par Israël et il transfère ensuite le produit de la collecte. C'est la principale source de recettes de l'administration de Ramallah. Le ministre a par ailleurs le pouvoir d'autoriser ou pas des banques israéliennes à effectuer des transactions en shekel pour le compte des Palestiniens. Ces procédures exceptionnelles devaient expirer avec les accords d’Oslo, mais faute de percée dans les négociations, elles sont encore en vigueur, d’une utilité vitale pour les territoires. Et le ministre israélien des Finances veut donc suspendre les deux dispositifs.

Une menace déjà mise à exécution

Il a déjà interrompu le versement des taxes après l’attaque du 7 octobre. En conséquence, les fonctionnaires palestiniens n'ont pas été payés pendant plusieurs mois, faute de cash dans les caisses de l’autorité palestinienne. Il a fallu l’intervention d’un tiers indépendant, la Norvège, pour que le versement soit enfin réactivé en février via un fonds basé dans ce pays. Avec la reconnaissance de l’État palestinien par Oslo, ce canal pourrait à nouveau être refermé. La Norvège n’est plus un partenaire neutre, estime le trublion de l’extrême droite.

Suspense sur l’autorisation accordée aux banques israéliennes

Pour sanctionner l’administration palestinienne, il veut aussi révoquer l’habilitation accordée chaque année en juillet aux banques israéliennes. Cette décision entraînerait des conséquences catastrophiques dans les territoires. C’est via les banques israéliennes que l’Autorité règle l’eau, l’électricité, les produits agricoles en provenance de l’État hébreu. Des commodités de première nécessité pour les habitants de la Cisjordanie. Ces liens financiers entre Palestiniens et Israéliens portent sur des montants importants. La facture des importations palestiniennes via Israël se monte à 8 milliards de dollars et ses exportations à 2 milliards de dollars.

Les pressions américaines sur Israël

Les États-Unis ont mis en garde le gouvernement Netanyahu sur les effets dévastateurs d’une telle décision. Jack Sullivan, le conseiller à la sécurité de Joe Biden, puis Janet Yellen, la secrétaire au Trésor, ont tous les deux rappelé que maintenir à flot ce qu'il restait de l'économie palestinienne était le meilleur rempart contre les débordements de la rue palestinienne. Et de rappeler tous les deux que contrairement aux affirmations du ministre, l'Autorité palestinienne ne détourne aucun fonds au profit du Hamas. On verra dans les prochains jours si les pressions américaines suffisent à faire reculer l'un des ministres les plus virulents du gouvernement Netanyahu.

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Pourquoi les Sud-Africains sont déçus par l’ANC

3m · Published 28 May 18:07

À la veille des élections législatives en Afrique du Sud où l'ANC est donnée perdante dans les sondages, gros plan sur les faiblesses de l'économie. Trente ans après la fin de l'apartheid, la majorité noire souffre toujours d'inégalités écrasantes. Un échec largement attribué au parti au pouvoir.

Cette année, l'Afrique du Sud sera la première économie du continent africain en termes de PIB d’après les dernières prévisions du FMI. C'est à peu près le seul titre dont peut s'enorgueillir le président Ramaphosa. Mais il est trompeur. Avec ses activités diversifiées, son industrie développée, l'Afrique du Sud est première du continent en volume de richesses, mais en termes de croissance, elle fait pâle figure, derrière l'Angola, la Zambie et même le Zimbabwe depuis trente ans. La comparaison avec les grands émergents comme la Chine ou l'Inde est encore plus accablante car sa croissance réelle, sans l'inflation, est faiblarde, voire négative. Son PIB culmine en 2011. Depuis, le PIB par habitant a reculé de 23 % et les inégalités ont explosé. L'Afrique du Sud est le pays le plus inégalitaire au monde selon la Banque mondiale. Et c'est la majorité noire de la population qui en souffre le plus.

40 % des Noirs sans travail

Le fossé entre les Noirs et les Blancs est particulièrement choquant sur le marché de l'emploi, miné par un taux de chômage supérieur à 30 %. Ce taux est de 40 % parmi les Noirs et 7 % seulement pour la minorité blanche. 60 % des terres sont encore cultivées par des fermiers blancs, 16 % seulement par des Noirs à l'issue de la réforme agraire qui devait rééquilibrer l'accès à la propriété des terres. Idem pour l'actionnariat des entreprises cotées : 70 % des sociétés appartiennent encore aux Blancs. Dans le contexte d'appauvrissement généralisé, le nombre des personnes dépendant de l'aide sociale a explosé, cela concerne le tiers de la population.

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Le fiasco du Black Economic Empowerment

Le Black Economic Empowerment, une politique de discrimination positive en faveur de la population de couleur, n'a pas fonctionné comme prévu. Certains n'hésitent pas à parler d'un échec. D'un système déformé par l'usage. Seule une minorité noire s'est considérablement enrichie. Essentiellement des membres de l'ANC invités à la table des dirigeants blancs. Ils ont obtenu des participations au capital des grandes entreprises, des postes de direction, et sont devenus alors les meilleurs alliés économiques de leurs ex-oppresseurs. Le Black Economic Empowerment a été le terreau de la corruption. Aux détriments des collectivités qui passaient des appels d'offre, mais aussi des entreprises qui ont perdu en compétitivité.

Les défaillances du réseau électrique

La corruption endémique est l'une des causes de la défaillance chronique de la compagnie nationale d'électricité. Les déboires d'Eskom, devenue incapable de fournir du courant en continu, est la plaie la plus douloureuse de l'économie sud-africaine. La situation s'est améliorée depuis quelques mois, mais il est encore trop tôt pour parler d'un retour à la normale. La croissance sud-africaine sera cette année inférieure à 1 %. Selon le FMI, elle pourrait bondir à 3 ou 5 % si le courant était rétabli de manière durable. Cette déliquescence du réseau, avec des conséquences négatives sur le transport ferroviaire, est l'un des facteurs qui poussent certains investisseurs étrangers à reporter leurs projets.

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L'Antarctique, nouvelle terre de convoitise pour les hydrocarbures?

3m · Published 27 May 09:00

La Russie aurait découvert une importante quantité de pétrole, l'équivalent de 511 milliards de barils sur ce continent situé autour du pôle Sud. Une convention internationale protège toute exploitation de l'Antarctique, mais cette découverte pourrait la remettre en question.

L'information a été dévoilée par le magazine américainNewsweek, qui affirme que cette découverte a été faitepar un navire de prospection russe, dont l’activité a été documentée notamment lors de son passage en Afrique du Sud et dont les résultats de recherche ont été présentés au comité d’audit de l’environnement de la Chambre des Communes du Parlement britannique. Les forages auraient eu lieu enmer de Weddell, un territoire que les Britanniques revendiquent au même titre que le Chili et l’Argentine.

Moscou, de son côté, se défend et explique que les études conduites par le navireAlexander Karpinskyseraient uniquement scientifiques. Le bateau a pourtant été affrété par Rosgeo, l’agence chargée d’identifier de nouvelles réserves géologiques à des fins commerciales. La Grande-Bretagne questionne donc sérieusement les ambitions de Moscou. Des députés britanniques ont même affirmé que «ces études pourraient être un préalable à l’introduction d’appareils de forage» pour exploiter cette région inhabitée et vierge de 1,7 million de km2. La Russie, on le sait, a besoin de revenus pour nourrir son économie de guerre.

Activité minière interdite

Le traité sur l’Antarctique de 1959 interdit strictement l’exploration et l’exploitation d’hydrocarbures dans cette région du monde.De plus, la convention de Madrid de 1991 et le consensus d'interdiction de toute activité minière de 1998 interdisent jusqu'en 2048 l'exploitation du sous-sol de l'Antarctique. Mais tout État peut retirer sa signature et ne plus être soumis aux engagements du traité. La Russie pourrait donc contourner ces interdictions. La Chine pourraitaussi vouloir réclamer sa part du gâteau: Pékin vient d’ouvrir sa cinquième station en Antarctique et cherche aussi à renforcer sa présence dans cette région, officiellement, là aussi, pour des raisons scientifiques.

L'enjeu commercial est vertigineux : les réserves de pétrole annoncées par les Russes pourraient permettre de produire jusqu’à 511 milliards de barils de pétrole ; à titre de comparaison, le monde entier consomme environ 36 milliards de barils par an, selon l'Energy Institute Statistical Review of World Energy de 2023. Il y aurait donc de quoi assouvir la soif de pétrole et de gaz du monde entier pendant au moins quarante ans.

Catastrophe écologique

Aujourd’hui, l’Antarctique est d’abord victime du réchauffement climatique: l’ouest de la péninsule est l’une des régions connaissant le réchauffement le plus rapide de la planète et la couche de glace de l’Antarctique représente environ61% de la totalité de l’eau douce sur Terre. Si cette couche devait fondre intégralement, cela conduirait à une élévation de 58 mètres du niveau de la mer, une catastrophe écologique.

Pour dire les choses plus simplement, c’est là une très mauvaise nouvelle à tous les points de vue. Une telle réserve de carburants fossiles va, en effet, rendre d’autant plus difficile l’arrêt de la dépendance au pétrole et au gaz dont la demande et toujours aussi importante. Or, à l'issue de la dernière COP, le texte final a mis en avant la nécessaire transition hors des énergies fossiles. Ce qui reste rassurant, c’est le fait qu’exploiter des hydrocarbures en Antarctique seraient très coûteux et probablement assez peu rentable, ce qui pourrait freiner les investissements sur place.

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Les États-Unis et l’Europe face à la Chine: même combat?

2m · Published 22 May 10:58

En amont du G7 finance qui se déroule en fin de semaine en Italie, Janet Yellen, la secrétaire au Trésor, invite les Européens à faire front commun avec les États-Unis, face à la Chine.

Face à la Chine et à son offre surabondante qui inonde les marchés du monde entier, que ce soit dans le domaine de la voiture électrique, de la batterie ou de l'énergie solaire, Américains et Européens ont besoin de travailler ensemble, a expliqué en substance la secrétaire américaine au Trésor. Jusqu'à maintenant, les États-Unis ont plutôt fait cavalier seul. Donald Trump a déclenché la guerre commerciale et Joe Biden l’a poursuivie. La semaine dernière, il a pris une nouvelle mesure spectaculaire en imposant des droits de douane de 100 % sur les véhicules électriques chinois. Pour la secrétaire au Trésor, le besoin de coordination entre l'Europe et les États-Unis ne fera qu'augmenter à l'avenir. Il y va, dit-elle, de la survie des entreprises.

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La voie médiane de l’Europe

Les Européens privilégient une voie plus modérée face à la Chine. Depuis quelques mois, les 27 durcissent le ton et lancent sans complexe des enquêtes contre des industriels chinois chaque fois qu’ils estiment que le jeu de la concurrence est faussé. Sans pour autant partir en croisade. Les mesures adoptées par Bruxelles sont toujours soigneusement calibrées. Ursula von der Leyen, la présidente de la commission candidate à un nouveau mandat, a rappelé en début de semaine à nos confrères du Financial Times l'attachement de l’Europe à cette voie médiane. Un choix qui a des motivations économiques. Les 27 exportent aussi en Chine. Et leurs entreprises, surtout les allemandes, y sont très présentes. Elles seront en première ligne en cas de représailles. C’est d’ailleurs sur le sol allemand que Janet Yellen a lancé son appel. Invitée par l’école de commerce de Francfort, elle s’est exprimée en présence du ministre allemand des Finances, le libéral Christian Lindner, pas vraiment un fan des enquêtes voulues par la France sur les subventions aux voitures électriques chinoises.

La menace des droits de douane européens

C’est pourtant sur ce marché du e-véhicule que les Européens pourraient très vite rejoindre les États-Unis. Si l’enquête confirme des subventions excessives versées aux trois constructeurs ciblés par la procédure, la commission pourrait imposer des droits de douane de 30 % sur les e-véhicules chinois dès le début du mois de juillet. On est encore très loin des 100 % appliqués aux États-Unis. Mais ce serait une première décision très martiale de la part des 27 ; une décision motivée pas seulement par l’enquête, mais influencée aussi par la décision américaine que les Européens. Car si les volumes excédentaires des véhicules chinois sont bloqués sur le marché américain, ils iront vers d’autres continents, notamment en Europe, le premier marché mondial du véhicule électrique. Et pour la Chine, l'impact sera beaucoup plus sensible. Le tiers des voitures électriques exportées par la Chine sont destinées à l'Europe, contre 1 % seulement pour le marché américain.

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Les émeutes de Nouméa sur fond de crise du nickel

3m · Published 17 May 07:11

Les émeutes qui embrasent la capitale de la Nouvelle-Calédonie depuis le 13 mai ont éclaté sur fond de crise économique. La filière nickel, le poumon du « caillou », est au bord de la faillite.

L’an dernier, les cours du métal se sont effondrés de moitié. Résultat, en valeur, les exportations de nickel de la Nouvelle-Calédonie ont chuté de 15% en 2023. Cela a été le coup de grâce pour une filière déjà très mal en point.

Pourtant, entre les années 1960 et 2000, le nickel est un moteur de l'économie. C’est grâce à ce minerai que la Nouvelle-Calédonie atteint un niveau de vie comparable à celui de la métropole. Les trois usines actuelles génèrent 10% du PIB et un quart de l’emploi privé. Si la faillite survient, 70 000 emplois seront sur la sellette.

L'exploitation demeure un filon d’avenir, parce que la Nouvelle-Calédonie détient les deuxièmes réserves au monde et parce qu'il faut du nickel en quantité pour fabriquer les batteries des voitures électriques. Mais aujourd’hui, l’une des usines de raffinage est à l’arrêt et les deux autres au ralenti.

Le nickel calédonien trop cher à produire

Le coût de la main-d’œuvre et de l’énergie est prohibitif face à la concurrence féroce de l’Indonésie. Le géant du secteur qui a inondé le marché en 2023. Glencore cherche un repreneur pour l’usine du nord à Koniambo, qui risque de fermer dès le mois d'août. Eramet, l’opérateur historique à Nouméa, avec sa filiale SLN, maintient le site grâce aux crédits consentis par l’État. Au-delà des difficultés conjoncturelles et bien réelles, les opérateurs sont surtout lassés, déroutés par l’absence de consensus politique sur la gestion de la filière.

Une gestion politique paralysante

Le métal a, certes, été un moteur de la croissance et une aubaine pour les rentrées fiscales de l'archipel, mais aussi un puissant facteur d’inégalités en faisant grimper le coût de la vie sur l’ensemble du territoire alors que la manne minière a longtemps profité aux seuls habitants de la capitale Nouméa.

Dans le cadre des accords de Matignon puis de Nouméa, les indépendantistes obtiennent un rééquilibrage de cette rente minière avec la construction de l’usine de Koniambo au nord et sa gestion par la province qu’ils dirigent. Elle verra enfin le jour en 2013. Mais depuis, les décisions stratégiques sont souvent parasitées, voire empêchées par des polémiques politiciennes.

La pauvreté et les inégalités, le revers de la médaille

Dernière en date : le pacte nickel proposé par Bercy pour réduire les coûts de production a capoté, faute d’accord politique. L’État proposait une enveloppe de 200 millions d’euros à condition que les collectivités ajoutent 66 millions d’euros. C’est l’un des motifs qui les a fait reculer alors que ce coup de pouce est une nécessité absolue pour retrouver de la compétitivité. Il faut dire que leurs finances sont exsangues, avec un taux d’endettement de 150% par rapport aux recettes réelles.

Même si le tourisme est quasiment revenu au niveau d’avant le Covid, la Nouvelle-Calédonie panse encore les plaies causées par la pandémie et l'inflation. Le coût de la vie demeure exorbitant, 30% plus élevé qu'en métropole. Vingt pour cent de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.

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